Aujourd'hui sur le pod, je jase avec mon amie Émilie Carignan, qui est une Fractional CMO indépendante. C'est aussi une ex-collègue chez Snipcart et Duda, où elle était directrice marketing. On fait un recap de son parcours — elle a passé à travers des startups assez intéressantes.
Quelque chose de spécifique à propos d’Émilie : elle a vécu et contribué à plusieurs acquisitions. Donc on parle de gestion d’humains et de projets marketing en tech, mais aussi de gestion du changement durant des acquisitions & fusions. Puis on raconte aussi une couple d'anecdotes sur comment c’était, de travailler ensemble et passer à travers tout ce roller coaster.
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François Lanthier Nadeau: What's up, folks ? C'est François Lanthier Nadeau. Bienvenue sur SaasPasse, le podcast où on jase de croître un SaaS ou une carrière en SaaS au Québec. On est rendu sur Spotify, Apple Podcasts, pas mal de tous les autres. Donc, vous êtes pas game d'aller vous abonner. Ça serait super smart. Il nous faut des downloads pour avoir des commandites pour enfin payer Producer Ludo. a.k.a. le pro du bono, a.k.a. the real pussycat. On drop un show par semaine minimum, juste des discussions sans filtre avec des founders, des employés clés en SaaS. D'ailleurs, si vous faites partie d'un SaaS au Québec, allez sur SaasPasse.com, cliquez sur le bouton Ajouter votre SaaS pour être indexé dans notre répertoire des SaaS au Québec. Aujourd'hui sur le pod, je jase avec mon ami Émilie Carignan, qui est une fractional CMO indépendante. On va expliquer c'est quoi ce terme-là. C'est aussi une ex-collègue chez Snipcard et Duda où elle était directrice marketing. Donc, on parle aussi qu'Émilie, on fait un recap de son parcours. Elle a passé à travers des startups et des SaaS assez intéressants. Quelque chose qui est spécifique à propos d'Émilie, c'est qu'elle a passé à travers plusieurs acquisitions dans ses différents postes en carrière. Donc, on va parler de gestion d'humains en tech, gestion de projets marketing en tech, gestion de changements quand il y a des acquisitions. Puis on va raconter une couple d'anecdotes sur comment travailler ensemble et passer à travers tout ce rollercoaster-là. All right, on passe au show. Let's go ! Émilie Carignan, bienvenue sur le podcast SaasPasse.
Émilie Carignan: Merci, merci. Hello.
François Lanthier Nadeau: Ce que j'aime avec le podcast, c'est que c'est juste une excuse, souvent, pour voir du monde que j'aime, que je respecte, et que je ne peux pas voir assez souvent. Puis, écoute, Émilie, pour ceux qui écoutent, on a travaillé ensemble un bon bout, chez Snipcard, puis ensuite chez Duda, après l'acquisition. Émilie est à Montréal, moi je suis à Québec. Donc, comment... Comment on s'est connu, Émilie ? Est-ce que tu t'en rappelles ?
Émilie Carignan: On a eu une introduction de Mathieu. Mathieu,
François Lanthier Nadeau: c'est quand même un power introducteur, Mathieu.
Émilie Carignan: Je pense que c'est son super power. Je n'ai jamais connu quelqu'un comme ça de ma vie. C'est exactement qui met en relation quand c'est top-notch.
François Lanthier Nadeau: Parce qu'à l'époque, dans le fond, avant que Snipcard soit acheté ou vendu, On faisait beaucoup de marketing organique chez Snipcard. Puis, comme dans n'importe quel business, à un moment donné, tu as des joueurs clés qui s'en vont. J'avais Mathieu Dion, qui était notre lead marketing chez Snipcard. Et puis lui, il est parti, il a changé un peu de carrière. Il est allé plus dans le domaine du jeu vidéo chez Sabotage à Québec. Puis moi, je n'avais plus trop de bandes passantes. Il y avait Ludo qui commençait à rentrer dans le décor, comme marketing junior à l'époque. Mais comme... J'étais un peu débordé et j'essayais de trouver quelqu'un à qui je pourrais faire confiance pour dédier un peu cette croissance-là et cette machine de marketing qu'on avait construit chez Snipcard. C'est là que tu es rentrée dans le décor. Mathieu nous a introduits. Puis, tu venais de joindre une startup de Montréal, je pense ?
Émilie Carignan: Oui, en AI.
François Lanthier Nadeau: En AI, oui, avant que ce soit cool.
Émilie Carignan: Avant ChatGPT. Oui,
François Lanthier Nadeau: c'est ça. C'est comme ça qu'on s'est connus. Une couple de mois plus tard, j'ai relancé. J'ai dit, Hey, tu sais, Émilie, je pense qu'il y aurait de quoi faire. Je sais que tu as un profil plus senior de management. Tu es habituée d'avoir des équipes, tout ça, mais on aurait une petite flotte de créateurs de contenu à l'externe. On aurait un employé à l'interne. Ça te tend dessus. Puis là, tu as comme fait, OK, let's go. Je suis game.
Émilie Carignan: Exact.
François Lanthier Nadeau: Tu avais aussi, je pense que ça vaut la peine de le mentionner, de grandes ambitions de... de faire la van life. Yes. Exact.
Émilie Carignan: Exactement. Ça ne s'est pas passé.
François Lanthier Nadeau: Des ambitions qui te sont faites casser les genoux par la COVID et l'inflation des prix. C'était rendu fou, genre.
Émilie Carignan: Ça n'avait aucun sens. Ça m'aurait coûté comme 100 000 juste à voir la van et t'en mettre de gage sans bouger. Ça n'avait aucun sens. Ça fait qu'on n'a pas fait ça. Bon.
François Lanthier Nadeau: Donc, avant qu'on rentre dans le vif du sujet, j'ai envie de donner un micro background pour que les gens comprennent un peu tu viens d'où. Fait que, es-tu capable de nous dire un peu les startups et les SaaS à travers lesquelles tu es passée et les rôles que tu avais ?
Émilie Carignan: Absolument. On va faire ça rapido. En fait, j'étais chez Kronos Technology.. Googlez pas ça, ça n'existe plus. Ça a été acheté par Equisoft. Donc, j'étais directrice marketing chez Kronos. Ensuite, il y a eu l'acquisition. J'étais directrice marketing pour Equisoft. Donc. On a rejoint les deux équipes ensemble et je me suis occupée de ces deux belles équipes-là. Et ensuite, vu que je n'étais plus en startup, puis c'était corpo, je me suis dit, bon, je vais retourner dans le monde des startups. Donc, comme tu as dit, j'étais dans une startup AI à Montréal. Encore une fois, vas-y.
François Lanthier Nadeau: Comment ça s'appelait déjà ?
Émilie Carignan: Aerial
François Lanthier Nadeau: Technology. Dans le fond,
Émilie Carignan: tout ce que le mot technologie, j'ai travaillé là. C'est pas mal, c'est le dénominateur commun. Non, bref, c'était en AI. J'étais aussi directrice marketing, mais il n'y avait pas encore d'équipe. Donc, l'idée, c'était qu'il était en train de construire le produit et qu'il voulait le lancer. Donc, il s'apprenait un du financement et deux des clients parce que c'est un peu le fil de la poule. Donc, il fallait aller chercher un peu les deux en même temps. Et le produit, à ce jour, je pense que ça va faire peut-être quatre ans que je n'ai pas travaillé là, n'existe toujours pas. Donc, ça n'a pas fonctionné. Aïe, aïe, aïe, ça n'a pas bien été. Et ensuite, Snipcard. et Duda après l'acquisition. Donc, c'est un petit peu ça mon parcours des dernières années.
François Lanthier Nadeau: Non, c'est très cool. Puis, c'est un preview pour ce qui s'en vient plus tard dans le show, mais ce qui est assez fou, c'est que tu t'es tapé deux mergers et acquisitions, deux fusions reprises pendant que tu étais dans un rôle clé dans la compagnie qui te faisait acheter.
Émilie Carignan: Exact, exactement.
François Lanthier Nadeau: Cool. Fait qu'un gros background marketing, un gros background. SaaS, technologie. Puis aujourd'hui, parce que là, on expliquera qu'est-ce qui est arrivé, pourquoi Duda, l'aventure s'est terminée, tout ça. Mais aujourd'hui, tu fais un truc qui est super intéressant puis qu'on a jasé un peu quand je suis allé te voir à Montréal. On pourrait le positionner comme Fractional CMO. Donc, tu peux-tu nous dire un peu t'es rendu où et comment tu dépenses le temps de tes journées ces temps-ci ?
Émilie Carignan: Oui, donc j'ai des clients. Je suis partie à mon compte. Et je fais exactement ce que j'aime faire. Donc, j'aide les startups en tech, beaucoup en B2B aussi. Et je m'occupe de leur marketing, mais souvent, c'est des gens qui n'ont soit pas le temps, soit pas l'argent ou les moyens d'avoir quelqu'un à temps plein comme directeur ou comme CMO. Donc, moi, je leur permets d'avoir une stratégie mise en place, des plans mis en place. des processus, etc. Donc, il commence à engager une petite équipe où je m'occupe des contracteurs. Donc, j'aide les Saas comme j'ai toujours fait, mais je me mets dans un rôle un peu en protection de toutes ces acquisitions et lay-off, etc. Et je suis en mode consultation pour lui d'être en mode in-house.
François Lanthier Nadeau: Puis, c'est la première fois de ta carrière que tu es dans cette dynamique-là.
Émilie Carignan: C'est la première fois, j'apprends énormément, j'ai pris bien raide, j'adore ça, mais c'est vraiment différent.
François Lanthier Nadeau: Puis, qu'est-ce qui est le… parce qu'avant, tu avais beaucoup de contrôle et d'influence sur un projet, une équipe, tu sais, tu es là, tu as du pouvoir décisionnel, tu as du budget, tout ça, tu sais. Qu'est-ce qui t'a le plus frappé dans ce changement-là, dans ta carrière ?
Émilie Carignan: Bien, ça va dépendre des compagnies. En house, mais la plupart des compagnies en consultation, les gens t'écoutent vraiment beaucoup. Et en house, ce n'est pas toujours le cas. Peut-être que quelqu'un ou un cousin a une meilleure idée quelque part, mais quand tu es consultant, le monde t'écoute énormément et les choses avancent. Donc, il y a ce côté-là intéressant où tu n'as pas le contrôle sur tout, tu n'es pas partout, mais tu l'écoutes des gens beaucoup plus parce qu'ils prennent le temps. de te payer pour que tu sois là pour donner des conseils. Et deux, tu n'es pas dans la politique de l'entreprise. Donc, qu'est-ce que les gens pensent ? Comment les gens sont ? Comment est-ce que je fais pour influencer les décisions puis bouger les projets ? Tu n'es pas là-dedans. Je passe juste mon temps à faire le travail. Je suis juste dans mon corps que j'adore au lieu d'être dans le corps avec peut-être 60 de politique par-dessus pour que le corps avance. Ça m'aide beaucoup.
François Lanthier Nadeau: Moi, je me rappelle, quand on s'est connus, moi, je t'ai annoncé aussi à l'avance la vente de Snipcard. Puis, ça revenait comme annonce, tout ça, parce que un, c'était passé à travers. Deux, je voulais être sûr de ne pas te perdre à travers tout ça. Puis, trois, je voulais que tu m'aides avec ça. Puis, je me rappelle que... T'es une des premières personnes qui m'a comme parlé plus sérieusement ou comme qui m'a dit de considérer l'aspect politique dans une compagnie. Je me rappelle, j'étais comme Ah, M, de quoi tu parles ? Encore des affaires de corpo. Moi, j'ai pas besoin de jouer ces games-là. Je crois pas à ça. Whatever. Pis tu sais, Duda, c'était une excellente compagnie. C'est une belle compagnie, mais c'est une compagnie plus grosse, plus vieille, plus complexe. Puis j'en ai vu de ça, tu sais, j'en ai vécu. C'est comme, j'ai l'impression que c'est juste naturel qu'il y ait comme humain, un man-nay, il y a différentes dynamiques de pouvoir ou de communication ou d'influence qui s'installent. Puis tu le sens, ces choses-là, puis c'est comme intangible. C'est vraiment, vraiment weird. Fait que je suis content que tu ailles un bon break de ça. Oui. Puis je me dis, est-ce que tu es à l'aise de parler de tes clients ? Parce que... ou d'en mentionner un ou deux pour donner des exemples ? Parce que moi,
Émilie Carignan: personnellement,
François Lanthier Nadeau: je trouve que tu as des clients quand même cool.
Émilie Carignan: Oui, non, pas de souci. J'ai un des clients, c'est Paradox. Paradox comme documentation, il faut bien l'écrire.
François Lanthier Nadeau: Bien sûr.
Émilie Carignan: C'est un ERP pour les stations de ski. C'est vraiment cool. C'est un nouvel univers que je ne connaissais pas avec des gens hyper passionnés, ce que j'adore. Puis en plus, c'est facile parce que tu leur poses une question, ils parlent pendant 45 minutes, puis il y a des… pépites d'or qui tombent. Là, tu ajoutes ton travail et c'est facilitant. Donc, super beau client, beau projet. Leur produit fonctionne vraiment bien aussi. On est en train d'essayer de dominer l'Amérique du Nord. Le Canada va bien. Là, on rentre aux États-Unis. Donc, vraiment cool, cool client antique. J'ai un autre client. Ça s'appelle Speakeasy. C'est une gestion de API. Ils font la génération des SDKs aussi. Donc, je reste en dev for dev.
Participant 3: Oui, c'est ça. Moi,
Émilie Carignan: je ne suis pas dev. J'entends que je ne suis pas censée connaître rien de tout ça, mais avec Snipcard, à cause du marketing qu'on a fait, j'ai une connaissance qui s'est bâtie. Donc, je peux l'utiliser avec ce client-ci. Donc, c'est tout nouveau, en fait. Donc, on crée tout from scratch, mais ils sont boostés avec l'argent du VC. Ça fait qu'on est capable de faire des choses vraiment intéressantes. Donc, ça, c'est deux de mes clients. Le reste, c'est vraiment comme on est en début de stage, mais j'aurais deux autres clients dans la Tech RH, en fait, au Québec.
François Lanthier Nadeau: Ah, très cool. Oui, mais là,
Émilie Carignan: on est en début de stage, donc on ne s'en reparlera pas maintenant, mais oui, c'est intéressant.
François Lanthier Nadeau: Parce que tu m'as introduit à un d'autre vraiment cool. Oui, c'est vrai. Oui, c'est ça. On s'en reparlera de ça, mais c'est une industrie vraiment intéressante aussi parce que… Il y a tellement des problèmes vibrants ou douloureux, comme embaucher... Vif ! Oui, excellent mot, j'adore ça. Comme le vif d'or dans Harry Potter. Mais dans le fond, je trouve que c'est une cool industrie. HR Tech, je n'y connais pas grand-chose, mais je m'y intéresse tranquillement.
Émilie Carignan: Au Québec, c'est incroyable. C'est tout un univers, puis je ne sais pas pourquoi... Le Québec est un marché si intense pour la HR tech, mais il y a beaucoup de joueurs, la compétition est féroce, il y a énormément de personnes qui circulent dans ce monde-là, c'est super intéressant.
François Lanthier Nadeau: OK, cool. Puis maintenant que tu es Fractional CMO, puis que tu es consultante en direction et en gestion marketing, tu as moins de gestion de personnes directes à faire, right ?
Participant 4: Oui, oui.
François Lanthier Nadeau: Par contre, dans ton parcours, tu en as fait beaucoup. j'ai le goût qu'on touche là-dessus parce que pour moi, quand toi t'es arrivé chez Snipcard j'ai comme commencé à comprendre un ou une gestionnaire ça ressemble à quoi, c'est quoi sa job, pis là je parle pas de gérer des projets ou des budgets ou whatever, je parle de gérer des personnes on dirait que c'est quelque chose que j'avais juste fait ad hoc je pense que j'ai une personnalité quand même charismatique J'ai beaucoup d'empathie, j'aime ça faire des jokes, des fois trop. Puis ça faisait que j'étais capable de connecter avec les gens. Mais toi, tu étais un petit peu plus, je veux pas dire formel, mais comme structuré dans comment tu faisais ces choses-là. Je me rappelle les premières fois que tu t'es mis à dire, OK, bien, Frank, vraiment cool que tu aies embauché cette personne-là au marketing, mais comment tu penses que cette personne-là va croire dans l'entreprise ? Tu sais quoi, ses objectifs de carrière sur 3, 4, 5 ans ? Comment tu vas faire pour que cette personne-là se rende là ? Puis j'étais comme, wow, attends un peu. Pour moi, ça m'a... Mettons de te côtoyer puis voir comment tu faisais ça. Ça m'a comme permis de prendre une coche en maturité au niveau managérial, mais aussi de mieux identifier pour mes projets futurs puis en général, c'est quoi les bons managers. Fait que ma question pour toi, c'est je trouve qu'on est dans une industrie en tech qui bouge vraiment, vraiment vite. Je me demande comment on fait pour prendre le temps d'encadrer comme il faut nos membres d'équipe, nos collègues, nos employés.
Émilie Carignan: Oui, c'est quelque chose qui revient souvent. Ce qu'on peut voir dans plusieurs entreprises, c'est que ça va être un peu mis de côté, pas par manque de volonté ou par mauvaise foi, mais on ne sait pas comment nécessairement. On pense que des processus, on va être engouffré là-dedans et que ça n'aura pas de bon sens. Mais ce qu'il faut se penser, c'est qu'on fait la gestion humaine de toute façon. Qu'on la fasse de façon structurée ou non structurée, ça se fait anyway. Il faut que tu parles à cette personne-là, il faut que tu comprennes les projets qui vont vers, où est-ce qu'on s'en va, il faut atteindre nos objectifs d'affaires, il faut atteindre nos projets, etc. Donc, ça se fait anyway. Donc, ce n'est pas nécessairement prendre le temps parce que là, tout va vite et on n'a pas le temps. C'est juste essayer de mettre des lignes processus en place pour que cette gestion qui se fait de toute façon soit faite de façon qu'on puisse en fait voir un historique, s'améliorer aussi, c'est important. Nous-mêmes en tant que gestionnaire, puis la personne. Et tout ça, c'est basé sur des choses vraiment simples et humaines, comme l'empathie, la confiance, juste le fait de vouloir performer tout le monde ensemble. Fait que ne serait-ce que rencontrer ton équipe une fois par semaine pour voir on en est où, c'est quoi les aides qu'on a besoin, moving forward. Il y a des stand-up à toutes les matins aussi qui existent, mais... Des fois, on n'a pas le temps ou les projets sont tellement longs qu'on fait juste répéter la même affaire trois jours de suite. Ça ne donne pas grand-chose. Ce n'est pas juste savoir ce projet-là, un, deux, trois, quatre, on en est où et on move forward. C'est plus, tu en es où ? Tu as besoin d'aide ? Quels sont tes défis ? Comment je peux te supporter ? Comment ça va ? En dehors de juste regarder un « trail-a-board » un après l'autre et « move forward » , c'est vraiment plus avoir une discussion avec la personne. J'ai remarqué aussi qu'en faisant ces discussions-là… En étant présent pour la personne, ça crée le lien de confiance. Puis là, la personne va se souviendre encore plus. On est encore plus capable de l'aider aussi. Au début, je veux dire, tout le monde est poli et courtois. On est professionnels, mais après des mois, après des semaines, après des années, je veux dire, on devient qu'on se connaît mieux. Puis la relation de travail s'améliore aussi. On n'a pas besoin de dire autant de choses pour être compris. Donc, c'est vraiment... gérer ce lien de confiance-là puis mettre des petites choses en place comme des suivis à chaque semaine, comme des documentations async aussi. Les gens qui n'ont pas le temps, souvent, on n'a pas le temps de s'asseoir une heure pour jaser, mais si tu peux mettre où t'en es dans un document Notion, Trello, Asana, De Sa Monde, c'est facile à suivre. Les questions qui peuvent être un formulaire, moi, je préfère que tu trouves un formulaire puis que la discussion, en fait, c'est quelque chose qui ajoute de la valeur aux deux personnes.
François Lanthier Nadeau: Je pense que... manière de cadrer tout ça qui a changé pour moi, justement, à travailler avec toi et à explorer plus ça, c'est qu'il y a beaucoup de fondateurs qui sont focussés sur les résultats et la croissance. Ils sont comme, les choses à faire sont ça, tactiquement, les opérations c'est ça, les objectifs devraient être ça, la vélocité, tout ça. Ils focus là-dessus, mais ils ont l'impression peut-être que de prendre une heure par employés que tu gères, par exemple, par semaine, c'est comme une distraction qui diminue ton output. Par contre, moi, le recadrage que je propose, c'est, en fait, dans un environnement de RH compétitif, où est-ce que tu as des gros salaires, tu as plein d'opportunités partout autour de tes employés, c'est, en fait, un investissement dans ta rétention d'employés. Puis dans, justement, l'ambiance, l'atmosphère au travail, tout est dans tout. Ces choses-là, ça influence. Puis moi, c'est vraiment quelque chose qui... Je pense qu'il y a plusieurs fondateurs, surtout les fondateurs techniques, très axés hardcore sur les opérations, tout ça, qui en iraient à considérer au moins ce pan humain-là de protéger ton investissement qui a la forme d'un employé, d'un collègue. Oui.
Émilie Carignan: Exact. Non, 100%. Puis au-delà de juste la relation humaine, investir dans les employés, dans leur formation, dans leur évolution. Je veux dire, tu veux une équipe top, un produit top, puis tu veux atteindre des objectifs ambitieux, mais tu essaies de garder tes employés à le même bord. Il faut que tout le monde évolue un peu en même temps, dans le même sens. Je trouve que c'est rare que les gens veulent pousser leur employé en même temps que pousser l'entreprise. C'est comme tout le monde a des causes statiques. tout bouge, ça peut pas, il va y avoir de la friction qui va arriver.
François Lanthier Nadeau: Tu as bien dit ça aussi, c'est un truc que je me rappelle que tu misais beaucoup dessus, genre, c'est quoi la formation continue, c'est quoi les trucs qui peuvent, tu sais, y'a-t-il une conférence, y'a-t-il un atelier où le monde serait hyped d'aller chercher tout ça ? Je pense que ça dépend beaucoup du profil de l'employé aussi, tu sais, des gens qui sont des autodidactes, qui veulent rien savoir de se faire encadrer ou envoyer dans les cours ou des conférences. Mais t'en as que ça leur donne peut-être le coup de pied dans les fesses ou la structure qui les rend plus confiants pour s'améliorer puis avancer. Mais j'aime vraiment ça, le framing que tu dis. Tu veux que ta compagnie, ton produit, tout ça évolue puis change tout le temps. Tu veux la même chose de tes employés. Fait qu'arrange-toi d'avoir une structure qui permet ça.
Émilie Carignan: Exact.
François Lanthier Nadeau: Un des trucs dans la gestion du mind que j'ai toujours trouvé difficile, c'est de donner du feedback constructif. sans froisser le monde ou sans créer de froid. Je me rappelle que toi, tu étais capable de me donner du feedback constructif, alors que je ne suis pas une personne... J'ai un fond de susceptibilité ou d'insécurité. Il y a des émotions qui se passent. Mais je trouve que tu étais vraiment capable de bien le faire. C'est une compétence qui est... Des fois, des fondateurs ou des nouveaux gestionnaires, ils n'ont pas nécessairement ça de pré-installer dans leur psyché. Fait que, as-tu des tips and tricks ou des astuces pour faire ça comme il faut ?
Émilie Carignan: Oui, bien, c'est sûr qu'il faut arriver avec beaucoup d'empathie. Je vais sonner à Gontran mais c'est vraiment ça. Si tu arrives pour performer, tu ne peux pas performer une discussion ou une relation avec une personne. Ça va être vraiment, l'idée, c'est... t'arrives, pis il faut pas que tu sois en pré-chrisp si j'ai le droit de sacrer. T'sais, parce que souvent, quand t'as une discussion constructive, c'est quelque chose qui fonctionne pas bien.
Participant 3: Ouais, ouais. J'ai failli cracher ma boucle. J'étais sur le miot, j'ai pris le gorge de l'autre, t'as dit pré-chrisp, j'étais... Ouais.
Émilie Carignan: Mais c'est vrai, t'sais, que ce soit avec un employé, avec ton partenaire de vie, avec ton chien, je sais pas, t'sais... Souvent, tu arrives pour réparer quelque chose et tu es en pré-colère. Ça se tend. L'autre personne est tout de suite sur la défense et tu ne peux pas rien... Il n'y a pas de solution qui peut arriver. C'est sûr que ça va éclater. Il faut arriver dans la discussion en disant Je veux une solution. Je veux parler avec la personne. Non pas lui vomir mon émotion négative dessus. Ça, c'est la première. Ta prédisposition à la discussion est importante.
Participant 3: Ça,
Émilie Carignan: c'est un. Deux, on y va avec des faits. C'est pas Ah, tu es tellement x, y, z C'est plus où tu peux dire Moi, je me sens comme ça Personne peut te signer de comment tu te sens. C'est ça qui est ça. Ou Tel chef a fait telle chose La campagne n'a pas bien été par exemple. C'est plus dans des... Si tu vas dans le factuel, le monde peut moins bouillir parce qu'il n'y a pas... Encore une fois, c'est pas en attaque qu'on y va. Ça, c'est ce qui s'est passé. Ça, c'est ce qu'on a fait. Ça, c'est ce que je propose. Qu'est-ce que tu en penses ? Puis écouter l'autre. Parce que souvent, on va dire, c'est moi le gestionnaire, c'est moi, je ne sais pas, qui a été échaudé, c'est à moi de me donner justice. Fait que là, tu arrives un peu avec ce mood-là, mais tu n'écoutes pas l'autre. Tu t'en fous un peu. Tu as déjà la solution en tête et tu t'en fous que quelqu'un veut dire quelque chose en retour. Ce que tu voulais, c'est donner ton message. Mais il faut que tu arrives avec une idée où la communication, ça va aller dans les deux sens aussi. Parce qu'il y a une raison que cette personne-là a fait quelque chose qui t'a blessée ou quelque chose n'a pas performé. Puis il faut l'entendre parce que ce n'est pas tout le monde qui est un vilain autour de toi. Les gens font des erreurs puis ça arrive. Donc je dirais que c'est beaucoup ça. On va rester humain. On va écouter. Puis, on va rester sur des faits pour ne pas attaquer. Puis, si ça ne va pas, puis la personne réagit mal, puis c'est terrible. La discussion, c'est correct qu'elle arrête. C'est correct qu'on reprenne plus tard. C'est correct que ce ne soit pas comme la meilleure interaction. Si on reste, j'ai envie de dire gentil, kind, c'est pas gentil, mais bref, si tu restes kind et que tu as un bon fond, c'est ça le plus important au bout de la ligne. Oui,
François Lanthier Nadeau: puis ça implique, de la part, mettons, de la personne gestionnaire, ça implique une certaine maturité émotionnelle. Parce que si il ne faut pas que tu arrives en pré-Christ, la réalité, c'est que... c'est que probablement que si une personne dans ton équipe a fuck up, puis elle a envoyé le mauvais courriel à des centaines de milliers de personnes, que ça affecte ta marque, puis que toi, tu te soucies de ta marque, même si c'est ta compagnie, mettons, tes fondateurs, c'est sûr que ça te met un peu en chute. C'est sûr que t'es pas content,
Émilie Carignan: ben oui.
François Lanthier Nadeau: Mais il faut que tu ressentes ça, comme tu dis, sur les faits puis la suite. C'est beaucoup axé sur, OK, comment est-ce qu'on fait en équipe ? pour que ces choses-là n'arrivent plus ? Qu'est-ce que moi, je peux faire ? Quelle aide je peux amener ? Puis moi, je pense que si tu le cadres comme tu dis, après ça, c'est des gens qui sont... Si eux, ils ont un minimum de maturité émotionnelle, ils vont suivre dans ce flow constructif-là. Puis moi, la chose que tu as dit sur écouter l'autre personne, ça, c'est tellement clé parce que moi, je me rappelle le nombre de fois que je me suis assis avec quelqu'un pour lui donner du feedback constructif. Puis que finalement... Je ne savais pas toute l'information. Moi, j'avais un plan dans ma tête de ça, c'est aller mal. Voici ce qu'on va faire pour que ça aille bien. Voici quel genre de réponse je m'attends de la personne. Puis là, finalement, c'est comme… Des fois, c'est des trucs, genre, personnels, qui n'ont aucune visibilité dessus. Ou des trucs à l'intérieur de ton équipe, que tu n'es pas au courant. Fait que, tu sais, l'écoute est vraiment, vraiment clé. Puis je pense que c'est comme un peu aller au gym, genre… Ça fait mal, puis ça déchire les muscles, mais c'est bon pour ta santé pour le long terme. Puis il faut que tu passes à travers ces affaires-là. Il y en a pour certains que c'est facile, mais je pense que c'est un skill à développer. Effectivement.
Émilie Carignan: Bien honnêtement, pour moi, c'est pire ne pas avoir la discussion, puis vivre avec l'anticipation, puis ne pas être bien. Je me sens plus mal de ce côté-là, donc je n'ai pas eu le choix à apprendre. Comment ? Je ne suis pas flawless, on s'entend. Mais pour moi, le sentiment de ne pas avoir du temps est pire. Donc, on fonce.
François Lanthier Nadeau: Oui. Puis, ce que j'ai aimé aussi, c'est que là, on était dans le constructif, mais mettons qu'on bouge dans les victoires et les bons coups, je trouvais que naturellement, toi, tu avais une inclinaison pour célébrer les victoires et les bons coups des gens qui travaillaient avec toi, des gens que tu gérais, mettons. Ça, tu le faisais de façon publique. quand même dans un Slack ou tout ça. Puis c'est quelque chose que Mathieu à l'air de Agendrix a parlé aussi dans un pod précédent, à quel point c'était important les kudos, les high-fives publics pour le bonheur du monde, mais aussi la rétention d'employés. Je ne sais pas s'il y a encore une fois des trucs et astuces ou des petits modèles que tu penses que des fondateurs ou des gestionnaires pourraient implémenter à ce niveau-là, de faire ressourcer.
Émilie Carignan: C'est pas comme un template guide à donner, mais souvent, ce que je faisais, si je remarque quelque chose, j'en parlais à la personne directement. Donc, je dis Hey, bravo, t'as fait telle affaire. Puis ensuite, je vais aller publiquement pour dire Hey, cette personne-là a fait telle affaire, puis voici le résultat. Donc, c'est pas une game de shout-out public uniquement. Il y a une vraie relation de Hey, je suis vraiment contente. Bravo à ça. Puis, en plus, je vais le montrer aux gens parce que c'est vrai que je suis vraiment contente. On va le montrer à tout le monde. On parlait de politique. Je fais moins de politique, je suis contente. Mais ce côté-là aussi, c'est très politique. Il y a ce côté-là où tu élèves ton équipe. Donc, tu élèves toi-même en même temps. Donc, ton département est plus vu. Donc, est-ce que ça va jouer dans la tête quand c'est l'heure des budgets ? Ça va-tu jouer dans la tête quand c'est l'heure d'aller pousser des projets ? Donc, il y a ce côté-là qu'on ne peut malheureusement pas ignorer. Je ne veux pas dire, si les gens font ça pour ça, ça ne marchera pas. Quand tu as une mauvaise intention, les choses ne fonctionnent pas, mais je veux aussi dire qu'il y a un avantage, la conséquence à faire ce type de shout-out public, c'est qu'il faut aussi que tu pousses tes projets, ton équipe à l'interne pour montrer ce que ça donne.
François Lanthier Nadeau: Ce que je me suis rendu compte chez Duda, c'est tellement spot on ce que tu viens de dire. Ce que je me suis rendu compte chez Duda aussi. C'est que quand la surface d'exposition de la compagnie, de tout ce qui se passe dans la compagnie, est de plus en plus large, il y a de plus en plus d'équipes, de départements, de gestionnaires, whatever, il y a du bruit dans la compagnie.
Émilie Carignan: Oui.
François Lanthier Nadeau: Puis les leaders, ceux qui prennent les décisions, eux, il faut qu'ils essayent de trouver le signal là-dedans. Ils n'ont pas beaucoup de temps.
Émilie Carignan: Exact.
François Lanthier Nadeau: Ce que tu dis, c'est 1000 vrai. Je pense que plus la compagnie est grosse, distribuée, complexe, plus... en tant que gestionnaire ou suite C ou directeur, peu importe, tu as une responsabilité de marketer, de vendre à l'interne. Exact. Puis chez Duda, moi, j'étais flabbergasted. Je me rendais compte carrément de, mettons, un canal en particulier qui n'était pas utilisé, pas par manque de potentiel ou quoi que ce soit, juste parce que... Il n'y avait pas les bonnes personnes en place qui avaient la bonne information ou qui croyaient assez à telle affaire. Ça devenait un job de communication interne ou de vente interne.
Émilie Carignan: Je pourrais dire, oui, vraiment. Moi, après l'acquisition de Chronos par Microsoft, il fallait que les projets bougent. Mais pour que les projets bougent, il y avait comme, honnêtement, je ne pense même pas que des chaleurs avaient 25 VP dans cette compagnie-là. C'est juste, le layering n'avait aucun sens. Mais là, ça te prend. les product owners et des VP qui disent que ton idée est bonne avant même que tu la montres pour que tu aies déjà des pré-votes presque. C'est du peu, peu, peu politique, mais personne ne va dire que c'est politique et qu'il faut que tu sois body-body. Mais si tu montres juste un projet comme ça dans un Excel baboche, ça ne marche pas bien. Fais un beau PowerPoint, parle-en au lunch, parle-en en 5 à 7, mets ça, ingrène ça un peu dans les idées des gens. C'est ça, c'est ça. Après, tu vas pouvoir le montrer. Puis, c'est vrai que c'était une bonne idée. Je suis contente que tu le fasses. Mais c'est horrible de dire ça. Je déteste ça. Mais si tu veux que ton projet avance, des fois, ça prend soin.
François Lanthier Nadeau: Je suis curieux. Il y a des gens qui nous écoutent et qui sont comme, dans notre compagnie, c'est zéro de même parce qu'on a un processus différent ou une manière de fonctionner différente. Juste comme... Écrivez les commentaires. 100%. Écrivez-moi. Je suis vraiment ouvert à découvrir d'autres manières de gérer ce côté-là. Par contre, c'est vrai ce qu'on dit. Il y a plusieurs organisations dans lesquelles c'est juste vrai. Puis, je vais finir là-dessus en te disant, je n'aimerais pas le nom, mais j'ai le bon ami d'un bon ami qui m'a dit que lui, dans sa carrière, il dépensait tout le temps, minimum, je pense que c'était 10% de son temps explicitement pour faire de la politique. Aller luncher avec telle personne, serrer des mains, congratulate, montrer des idées, etc. Cette personne-là est juste convaincue empiriquement que ça fait que t'as plus de gains, t'as plus de promotions, t'as plus de salaires, t'as plus de bonus, t'as plus de tout ça si t'investis au moins.
Émilie Carignan: C'est terrible.
François Lanthier Nadeau: C'est fou pareil. En même temps, avec... tout ce qu'on vient de dire, ça fait quand même du sens dans les organisations.
Émilie Carignan: Ça fait du sens. Juste pour une mini-anecdote là-dessus. Dans le temps que je n'étais pas en tech, j'étais chez CFMoto. Je vendais des motos petites.
Participant 3: Pourquoi je n'ai jamais su ça ?
Émilie Carignan: Des motos, des couades. C'était incroyable. Mais somehow, ça a bien été. Mais je faisais des campagnes et la direction n'était pas trop sûre. C'était dans le temps de Google, puis la privacy, il n'y a rien qui existait. Tu peux mettre le courriel direct à la personne que tu voulais targeter. C'était le Far West. Fait que, que j'ai fait, j'ai pris les adresses puis les courriels de mes directeurs. Je les ai mis dans la campagne. Puis là, les résultats étaient incroyables. Ils étaient donc bien heureux. C'était les mêmes résultats, c'était la même affaire. Mais je les ai targetés directement, puis ils étaient donc bien heureux. Mais là, on ne peut plus. C'est légal pour faire ça. Vous ne pouvez plus utiliser ce truc-là, mais ouais.
François Lanthier Nadeau: C'était des Google Ads ? C'était quoi ?
Émilie Carignan: Des Google Ads. C'était Facebook Ads.
François Lanthier Nadeau: OK. Bien, bien, très bien. Il y a un bout, là, genre.
Émilie Carignan: Ça fait longtemps. Exact.
François Lanthier Nadeau: Ça s'appelait encore AdWords, maintenant.
Émilie Carignan: Genre, genre.
François Lanthier Nadeau: OK. Très cool. Puis, la gestion du moins, c'est une chose. Par contre, moi, pour t'avoir vu à l'œuvre, puis encore à ce jour, je sais que t'as aussi... gérer beaucoup de projets en tech. Beaucoup, beaucoup de projets qui tournent autour du marketing de SaaS, de Software as a Service. Je dis l'acronyme, genre, après 30 minutes, du coup. Tu l'as dans l'intro. Fait que, moi, ce que j'ai aimé de ton passage chez Snip et chez Duda, c'est que j'ai l'impression qu'il y avait un certain niveau de chaos dans comment on organisait notre marketing. On avait un processus, oui, on n'était pas trop cow-boy, mais j'ai vraiment vu la force de s'asseoir, outiller, instrumenter, processiser, puis après ça, t'as comme une visibilité sur tout ce qui est en train de se passer, sur les résultats à aller chercher, tout ça. De façon générale, comment tu fais pour amener un peu d'ordre dans le... chaos d'une compagnie qui se quelle au niveau du marketing, mettons.
Émilie Carignan: Ça va être vrai dans presque pas tous les départements, dans plusieurs projets, en fait. Surtout en produits aussi. Mais qu'est-ce qui arrive ? C'est qu'on y va un peu à la bonne franquette. On a des emails à un endroit, des Slack à un autre, on a des meeting notes. Toute l'information est un petit peu partout. Et là, on ne sait pas quoi faire. Donc, comme toute bonne personne en tech, on met... tous nos espoirs dans la technologie, puis on dit Asana va nous sauver et on prend un outil qu'on pense va être magique, qui va tout apporter ce dont on a besoin. Et souvent, qu'est-ce qui arrive, c'est que le produit, on va chialer qu'il ne fonctionne pas, ou il va gober tout notre temps, puis là, ça prend quelqu'un qui gère l'outil pour gérer les projets. Ça, je vois ça beaucoup. Donc, qu'est-ce qui arrive dans ce temps-là ? Premièrement, il faut centraliser l'information. C'est la première chose que tu veux faire. Donc là, où est-ce qu'on se parle ? Il faut prendre des décisions. On ne peut pas juste dire, un email par-ci, un Slack par-là. Non. Comment est-ce qu'on se parle ? C'est niaiseux, mais ça va prendre une petite règle de ce genre de, les urgences, ça va être Slack. Les informations sur le suivi du projet, ça va être dans notre Notion. Puis, parler avec le client pour voir les suivis, ça va être dans un email qu'on va linker dans notre Notion pour voir les suivis. Ça va être quelque chose de simple comme ça, mais ça prend un mini-règlement de où est-ce qu'on se parle, comment on se parle. Juste ça, ça aide vraiment beaucoup. Ensuite, on va centraliser l'information. Puis on n'a pas besoin d'un outil incroyable. Je veux dire, un Excel fait la job à la limite.
François Lanthier Nadeau: Tu es vraiment dead broke.
Émilie Carignan: C'est ça. Exactement. Non,
François Lanthier Nadeau: mais en vrai, comme Trello, c'est encore gratuit, je pense.
Émilie Carignan: Je pense qu'il y a comme une limite, mais oui, il y a une version gratuite quelque part.
François Lanthier Nadeau: Puis moi, ce que tu dis qui me fait que je hush de la tête, justement, c'est... Il y a de l'entropie et du chaos qui s'installent naturellement si tu ne prends pas des décisions conscientes de comment communiquer et comment t'organiser. Puis moi, une affaire qui me fait suer au bout, c'est quand tu as, mettons, un 80 du monde qui se parle pas mal tout dans, mettons, un canal Slack, puis là, tu as 20 qui sont aussi des parties prenantes, qu'eux, ils apprennent juste ces affaires-là dans un meeting weekly, puis là, ils vêtent autre chose. de quoi, puis là, c'est comme, non. Puis là, tu es là, hey man, ces gens-là auraient dû être au courant de ça à tellement de temps.
Émilie Carignan: On a perdu quelques semaines de travail parce que là, ils ne sont pas contents.
François Lanthier Nadeau: C'est ça. Juste de prendre des décisions et que tout le monde l'accepte, c'est tough ça parce que tout le monde a comme des préférences de comment communiquer, quoi utiliser. Puis en tech, Chris que le monde a des opinions fortes sur les outils de gestion de projet, c'est comme, non, non, non, non, moi, je ne travaille pas avec Notion, ça me fait trop chier avec le shortcut. marchent pas de la même manière que dans Asana. Puis je suis comme, hey man, je suis un pète là.
Émilie Carignan: Exact, exact. Non, les opinions sont fortes. Les gens vont pas dire Ah, je n'apprécie pas tellement cet outil. Cet outil-là, c'est de la merde ! Puis t'es comme bien là. On va se calmer. Mais à un moment donné, honnêtement, ça prend un veto. Tu t'occupes de ton département, tu t'occupes de ton équipe. Oui, on veut que les gens soient heureux. Oui, on veut que les gens utilisent les outils qu'ils aient. Mais à un moment donné, Si tu as 15 personnes et le monde est M4, tout est différent, bien non, il va falloir qu'on prenne une décision. Si ça fait aussi partie de la job push de manager, ça va être de prendre ce genre de décision-là.
François Lanthier Nadeau: Puis la chose à laquelle tu t'es confronté par le passé et que tu dois encore être confronté, c'est les priorités en marketing de SaaS. Parce que la majorité des gens qui sont rendus à soit engager une personne comme toi, temps plein ou en consultation, souvent, ce n'est pas des domaines en niveau marketing. Ils connaissent certains canaux, ils ont vu un petit peu de traction dans un canal, ils ont vu des compétiteurs utiliser d'autres canaux marketing, ils savent un peu comme quoi faire, mais tout le monde a la réalité finale de on ne peut pas tout faire, il faut prioriser, il faut décider qu'est-ce qui va avoir le meilleur retour sur l'investissement. sur quoi on va s'investir, dans quel ordre. Je ne sais pas si tu as des cues ou juste des idées par rapport à ça à prioriser en marketing.
Émilie Carignan: Ça va dépendre tellement de la situation de la personne, honnêtement, mais il faut que tu regardes qui va le faire. Est-ce qu'il faut engager une personne si on veut aller dans un canal précis ? Si tu veux aller en ad et personne ne connaît rien, ça va être probable que personne n'existe pour le faire. Il faut prendre ça en considération. Qu'est-ce que tu peux faire avec ce que tu as ? Premièrement. C'est vraiment ça qu'on va regarder en premier. Qu'est-ce que tu as ? Ça peut être les ressources, les humains, l'argent, le budget, etc. que tu as. Et c'est quoi tes objectifs ? Finalement, on fait du mieux avec ce qu'on a pour atteindre nos objectifs, mais des fois, ce n'est pas suffisant et il faut aller chercher. Mais c'est là qu'il faut voir où est le manque à gagner entre où je suis présentement, où je veux être et comment on va s'y rendre. Mais c'est sûr qu'il faut... Faire un exercice de se regarder dans le miroir, qui n'est pas toujours facile, parce qu'on veut toujours avoir l'air mieux que ce qu'on est des fois. Oh non, non, mais ça, ça marche, mais ça, ça marche moins, mais ce n'est pas grave, on ne l'a pas trop essayé. Il va y avoir des semi-vérités des fois, mais il faut vraiment être honnête avec soi-même, honnête avec l'entreprise, regarder où est-ce qu'on en est. Est-ce que quelque chose qui fonctionne ou ne fonctionne pas a vraiment été prouvé aussi ? Est-ce que c'est Joe Blow qui a fait deux appels puis ça a marché, puis on dit, ah, les appels, c'est la meilleure chose au monde, ou ça a été fait deux fois, puis on ne s'est pas vraiment observé. Il faut regarder ça aussi. Donc, pour faire vraiment un exercice de où est-ce qu'on en est, où est-ce qu'on veut être, c'est quoi les ressources qu'on a pour se rendre, comment on fait pour les améliorer.
François Lanthier Nadeau: Puis c'est ça, le regard honnête sur l'état de ta compagnie au niveau de l'acquisition et du marketing. Comme Émilie a dit, si on essaie de le résumer, c'est comme, quelles sont tes ressources humaines ? et leurs compétences et leurs intérêts en marketing. Quelles sont tes ressources financières ? À combien de pourcents de ton budget peux-tu accorder à de l'acquisition ? Puis ensuite, une fois que tu as le portrait de ce que tu as à l'interne, bien là, c'est OK. Quelles ressources de ce type-là, donc financières ou humaines, je dois aller chercher à l'externe pour atteindre les objectifs de marketing ? Puis je trouve que... un point d'interrogation que j'ai dans ma tête, c'est souvent au niveau de l'externalisation du marketing. De dire, bon, on a un peu de budget, mais on n'a pas de ressources en marketing à l'interne. Donc, on ne veut pas passer à travers un cycle d'embauche puis encourir le risque de la personne ne fit pas, tout ça. Fait qu'on va aller vers un freelancer, une agence, quelque chose dans le genre. Moi, ce que je voulais te demander par rapport à ça, c'est, est-ce que tu as vu des exemples ? Ou est-ce que... externaliser à 100% un canal marketing pour un SaaS marche quand même bien.
Émilie Carignan: Oui, c'est sûr que, mettons, on prend un seul canal, ça peut super bien fonctionner. Mais je n'ai jamais vu une externalisation complète du marketing. Ça prend quelqu'un qui chapeaute. Tu as comme ton umbrella marketing et tout est... sous le même ombrelle, mais un canal, oui. Si tu ne sais pas, encore une fois, je vais prendre les ads parce que c'est quand même assez précis, si tu ne sais pas comment en faire, tu n'as pas les ressources à l'interne, ça te prend quelqu'un qui sait comment gérer ton budget. Mais là, qu'est-ce qui va être difficile, c'est si tu n'as personne à l'interne qui sait comment ça fonctionne, comment est-ce que tu fais pour trouver la bonne personne externe pour le gérer pour toi et être sûre que tu ne peux pas avoir un petit peu on the side et qu'il va y avoir des résultats aussi. Puis ça, c'est vraiment avoir un bon réseau et des personnes qui peuvent aider, c'est de la magie, là, pour vrai. Avoir un Mathieu de ce monde qui met les gens en relation, il faudrait qu'il vende ce service-là presque, mais honnêtement, ça peut fonctionner un seul canal externe.
François Lanthier Nadeau: OK. Ce que je pense aussi, c'est que pour, mettons, définir tes priorités de marketing, il y a un... Il y a une recherche à faire au niveau du fit. Le fit entre ta compagnie, tes ressources, ton audience, ton price point, puis les canaux que tu veux aller chercher. Ça, des fois, j'ai l'impression qu'il y a certains fondateurs, soit qui commencent ou qui sont moins expérimentés en marketing, qui vont aller juste comme, Ah bien, il y a plein de startups que je connais ou que j'ai entendu parler qui font du SEO, puis ça marche bien, ça prend un an, puis ça coûte cher, mais c'est vraiment bon une fois que c'est parti. Sauf que, il faut tout le temps que tu te ramènes justement à ces, je ne me rappelle plus, ces 4 ou 5 fites qu'on pourrait mettre dans les show notes, mais si ton audience, de façon générale, quand ils cherchent l'information, ils ne le font pas en googlant. Mais la SEO, ça ne vaudra pas grand-chose pour toi. Je pense de réfléchir aussi au fit entre la réalité de ton entreprise, tes clients, ton produit, ton price point, tes ressources internes et le canal que tu veux aborder. Des fois, il y a des canals qui sont juste populaires, mais ça ne veut pas nous en dire que c'est un bon fit pour ta compagnie.
Émilie Carignan: Non, exactement. Ça revient à ton persona, ton ICP. Pour voir c'est qui cette personne-là que ça mange en hiver. C'est pas juste pour dire, ah, Gontran est un développeur et il fait tatata. Je sais pas pourquoi j'ai pris ce nom-là, je connais aucun Gontran. Mais bref, c'est pas pour faire une belle petite image avec une photo de personne que tu mets sur ton mur. C'est pas ça l'idée. L'idée, c'est de vraiment comprendre pour vrai c'est qui est Gontran. Et qu'est-ce qu'il fait ? pour trouver des solutions à ses problèmes, où est-ce qu'il va, qu'est-ce qu'il consomme, etc. Et c'est important de savoir ça. En dehors de moi, je vends un software pour les développeurs concrètement, ça ressemble à quoi et ils vivent où ces personnes-là ? Pourquoi tu veux vraiment les aider ? Comment tu les aides réellement ? Ça va avec ton positionnement et avec ton messaging aussi. Donc, faire quelque chose parce que c'est trendy ou parce que ton cousin l'a fait ou tu veux une autre startup le faire, Ça ne veut pas dire que ça va fonctionner. Mais le faire parce que tu penses réellement que ça va atteindre Gontran et que tu vas l'aider, tu as vraiment plus de chances de succès.
François Lanthier Nadeau: J'ai envie de faire une micro-parenthèse sur le persona. On dirait que tout au long de ma carrière, dépendamment de l'année ou du moment, je change mon physique d'épaule par rapport à si c'est pertinent ou pas de faire un persona. Puis je sais que c'est comme une notion de marketing comme élémentaire, puis qu'il y a plusieurs gens qui l'appliquent et tout ça. Mais je me rappelle avoir... Puis je veux dire, on l'utilisait chez Duda, Ideal Customer Profiles. Ça nous aidait à faire le product marketing. Ça marchait, tu sais, genre. Chez Snipcard même chose, tu sais. Mais je me rappelle avoir lu beaucoup de trucs sur le Jobs to be Done Framework. C'était un e-book d'Intercom que je recommande tout le temps. Mais bon, ça disait que le perso-là servait comme un peu à rien. Ça disait, à la place... essaie de te focusser sur le problème qui est à régler, la job qui est à faire par ton produit, puis cible ça, puis ensuite, les gens qui ont ce problème-là vont te suivre, puis tu découvriras c'est quel genre de gens, tout ça. Puis, j'ai pas de réponse à mon questionnement, c'est juste quelque chose que je te souligne, puis si t'as des idées...
Émilie Carignan: Mais je suis d'accord. Honnêtement, même chose pour moi. Quand on m'a vendu le personnel dans des places plus corporelles... C'était parce que c'était un check à faire sur une to-do list. Ça prend un personnage. Puis là, ça prend une image de personnage qu'on met devant l'équipe de produits pour qu'ils comprennent vraiment, pour qu'ils travaillent, etc. Donc, c'était un peu du pelletage de nuages. Puis moi, ça ne me disait rien. Puis ça me tannait, honnêtement, de travailler là-dessus. Je ne voyais pas la valeur. Puis là, je fais d'autres projets en ce moment. où j'essaie réellement de comprendre à qui on parle, pourquoi c'est intéressant pour eux, qu'est-ce qu'on dit, pourquoi est-ce qu'ils voudraient notre produit, qui voudrait ça. Donc, il n'y a rien de démographique dans ce que je fais. Donc, l'âge, le gender, où est-ce qu'ils sont, il n'y a rien de tout ça qui est important. C'est plus, cette personne-là est rendue où, qu'est-ce qu'elle a besoin, comment est-ce qu'on fait pour l'aider, puis c'est quoi la chaîne d'événements qui se produit pour que soudainement elle ait ce besoin-là. Je vais essayer d'apparaître à ce moment-là. Ce côté-là, je le trouve vraiment pertinent et le bon à faire. Je vois des résultats. On appelle ça un personna ou, comme tu dis, un problème à régler. Je ne le sais pas exactement. Je trouve que ça, c'est utile. Si tu veux juste une belle démographie en mettant un faux nom dessus, honnêtement, je n'aime pas ce sens. Je ne vois pas la valeur.
François Lanthier Nadeau: Ce que j'aime le plus dans tout ce que tu viens de dire, c'est que je tente de tracer le parcours chronologique de tout ce qui s'est passé pour cette personne-là avant qu'elle ait le problème, elle vive un problème tellement fort qu'elle veut le payer pour le récré. Ça, je pense que les founders, les product owners, les marketers qui écoutent, ils devraient toujours se dire c'est quoi l'environnement dans le temps, la chronologie des choses qui se passent, c'est quoi les gens qui sont impliqués, c'est quoi les facteurs qui influencent la motivation de la personne à acheter ou pas. Elle doit-tu avoir de l'approbation ? Elle doit-tu avoir un budget ? Est-ce que c'est des recommandations d'autres personnes ? Est-ce qu'il y a des gens dans son équipe en dessous, au-dessus d'elle ? Tu sais, toutes ces choses-là, le mapping un peu du territoire de ta cible, c'est trop cool. Fait que, oui, définitivement. Le marketing, on en a parlé assez. Moi, j'ai envie qu'on parle de ton sujet préféré, a.k.a. l'acquisition d'une compagnie. Grosso modo, deux fois plus tôt qu'une, toi, M, que t'es passé à travers une acquisition sans... Je veux pas dire que t'as pas eu le choix. T'es rentré... C'est juste une acquisition, c'est ça. Ouais, c'est ça. T'étais pas... T'étais comme, OK, j'apprends cette nouvelle-là, puis je dois dealer avec. Je dois vivre avec l'après-fusion, le pendant-fusion, l'annonce, le pendant-fusion, puis l'après-fusion. Tu l'as vécu chez Kronos puis chez Snipcard.
Participant 4: Oui.
François Lanthier Nadeau: J'ai envie qu'on en parle un petit peu du côté Kronos. Moi, tu m'as raconté certains trucs, mais de façon générale, en termes d'annonce, de time frame, de changement, c'était quoi les highlights de tout ça ?
Émilie Carignan: C'est sûr que... La direction a parlé au directeur pour dire que ça allait arriver. Il a fallu préparer l'annonce, voir comment on allait fonctionner. Et je me souviens qu'un choc que j'ai eu, c'est que l'entreprise qui nous a acquis n'avait pas un plan de match de merger et de savoir qu'est-ce qui va se passer. Donc, c'était labellé qu'on est tombé à la bonne franquette, mais dans la vérité, c'était du pur chaos. On ne sait pas ce qui se passe. Donc... Moi, j'ai été déçue. Je suis passée, OK, il y a une acquisition, on va avoir un beau petit plan, on va pouvoir faire step 1, 2, 3. Et là, après deux acquisitions, je me rends compte que ça n'existe pas nulle part, ou du moins pas dans mon expérience. Donc, ça, ça a été mon premier choc culturel, je te dirais, en termes d'acquisition. L'annonce a relativement bien été à l'interne. C'est sûr que tu as des gens un peu bourrus qui ne veulent pas et qui ne sont pas contents, mais... À un moment donné, il faut essayer de bien apporter ça, de montrer la réalité des choses. Mais est-ce que les gens embarquent dans le bateau ou pas, c'est leur propre décision. Si les gens pensent qu'ils sont pris dans une prison puis ils sont transférés dans une autre prison puis là, ils sont donc bien fâchés de ça, bien, ça va être une pomme pourrie dans ton panier. Ça va mal aller. Ça, il faut l'adresser le plus tôt possible. Puis dans la première acquisition, moi, je pensais que ces gens-là, ils volaient qu'on les... flatte dans le sens du poil. Ben non, ben non. Puis on essaie de mettre la ouate autour le plus possible. Mais à un moment donné, s'ils ne sont pas contents, ils ne sont pas contents. Puis c'est leur propre décision de signer le contrat pour changer d'entreprise. Je veux dire, il n'y a personne qui est forcé. C'est libre. Exactement, exactement. Puis ça, ça a été un autre, un bon apprentissage aussi à faire.
François Lanthier Nadeau: Y a-tu eu, dans la première transition, La première acquisition que tu as vécue, y a-t-il des coupures jour 1 ou rapidement après l'annonce ?
Émilie Carignan: Il y a eu, j'ai envie plus de dire que c'est des départs que des coupures. Donc, Head of HR, Head of Finance sont partis, ils se sont fait montrer la porte. Mais oui, il y a eu deux départs. Surtout la personne aux ressources humaines, c'était ma mentor. Ça me brisait le cœur, j'ai pleuré. Mais en même temps, c'était pour le mieux pour elle. Je comprends 100%, mais oui, il y a eu des départs comme ça. Mais sinon, le reste de toute l'équipe, on était au-dessus d'une 50-60, tout le monde est resté. Donc, il n'y a pas eu de coupure. Il n'y a pas eu de panique. Il n'y a pas eu de feu aux poudres, je dirais, au début.
François Lanthier Nadeau: Est-ce que... parce que chez Snipcart on pourra le couvrir, mais chez Snipcart on a eu quelques départs différés, disons. Au final, ça a comme pris un an, un an et demi avant que ces personnes-là fassent Amen, je n'ai pas envie d'être ici dans le fond, j'aime mieux être dans un autre environnement. Personne ne parle. Est-ce que tu en as eu un petit peu de ça ? As-tu l'impression que c'est un pattern qui arrive de façon générale en acquisition ?
Émilie Carignan: Je ne peux pas parler pour toutes les acquisitions, mais oui, j'ai vu ça aussi. Chez Chronos, ce qui est normal. Tu te dis, on me vend plein d'opportunités, plus gros marché, avancement de carrière, plus de bénéfices, etc. Tu te dis, pourquoi pas ? Je ne pensais pas me chercher une job en ce moment, puis ça, ça arrive. Tous mes collègues, mon patron, tout le monde bouge, ça fait que je vais bouger aussi. Au début, comme peut-être dans beaucoup d'acquisitions, on promet qu'il n'y a rien qui va changer, que tout va être correct, que tout le monde va garder les mêmes façons de faire. Donc, ça, c'est la première promesse des premiers trois mois. Et fait que tout le monde fait comme, ah, pourquoi pas ? On y va. Fait que là, tu peux avoir même là, deux, trois pommes pourries qui vont dire, ben là, le chialage, chialage, chialage.
François Lanthier Nadeau: Ou juste du monde qui a legit, genre... Il pensait peut-être déjà s'en aller ou comme il n'était pas 100%. Oui,
Émilie Carignan: 100%. Ce n'est pas tout le monde qui était déjà prêt, 100% heureux. Donc, ça, ça l'arrête. Et là, aux premiers six mois, peut-être, il y a eu des changements plus concrets qui arrivent. Ça va être comment est-ce qu'on gère les payes. Ça va être ton assurance collective. Ça va être comment tu demandes des vacances. Qui est ton boss ? Sur quel projet tu travailles ? C'est quoi tes outils de travail que tu utilises ? comment tu peux faire certaines choses ou pas. Il y a des droits acquis qui peut-être vont se perdre, il y a des changements qui vont arriver. Puis là, le monde commence à être chamboulé. Parce que là, c'est vrai qu'ils ont des vrais changements dans leur vraie vie et ils voient que là, c'est pas pareil. C'est normal, je veux dire, c'est des choses complètement normales qui arrivent, mais c'est des changements. Puis là, ça s'accumule un peu. Donc, on a mis la base un peu à une mine de changements. Donc là, on va aller plus vers une culture qui, même si elle est proche, elle est différente. Les projets, les goals à atteindre, la pression qu'on met sur les gens, tout ça, ça va changer puis ça va un peu s'accumuler. Puis les gens qui au début se sont dit Pourquoi pas ? Je ne sais pas trop. Ils sont un petit peu irrités qu'après le six mois que l'admin change. Puis après un an, qu'il y a des plus gros changements, ils sont bien là, ça n'a aucun bon sens. Ce n'est pas ce que je voulais. Puis ça va être un an, un an et demi, je te dirais que la plupart des changements de personnel arrivent.
François Lanthier Nadeau: Non, c'est vraiment bien résumé parce que tu fais un peu une chronologie du genre de changement qui se passe dans une compagnie qui s'est faite acheter. Puis à peu près quand est-ce que ces choses-là arrivent, puis tu l'as vraiment bien dit. Moi, ce que je veux qu'on jase un petit peu, c'est le fait que, tu sais, quand on a annoncé la vente de Snipcard, moi, je t'en ai parlé à l'avance. Oui. Parce que, écoute, ça a été ma décision éditoriale, exécutive, mais bon, je savais premièrement que tu étais passé à travers une acquisition chez Kronos. Il y a toujours des frictions qui arrivent avec ces choses-là. Je savais aussi pertinemment que quand tu joins l'équipe, tu me dis que tu cherchais une compagnie stable, indépendante, avec un rythme de croissance sain, toutes les choses-là qui étaient toutes vraies de Snipcard. Fait que là, j'avais comme l'impression que je faillissais un petit peu à ma promesse par rapport à ça. Puis, l'affaire aussi, c'est que ça faisait... même pas six mois, je pense, que t'étais... Ouais,
Émilie Carignan: c'était quand même...
François Lanthier Nadeau: Exact. C'est ça. En tout cas, j'ai décidé de t'en parler à l'avance. Puis pour moi, ça a été vraiment, vraiment une bonne décision parce que, premièrement, t'étais une joueuse clé. J'avais besoin que tu restes. Puis avoir toute l'espèce de... pas de chaos, mais juste comme l'intensité de tout ce qui se passe après la transaction, de savoir que t'étais là, que tu gérais, puis des fois, tu patchais des trous que c'était même pas à toi de patcher, puis comme... Il fallait que tu restes, puis t'es resté, puis j'en serais éternellement reconnaissant. Fait que je voulais ça, mais je voulais aussi... Pourquoi ça a été une bonne décision de t'en parler ? C'est que tu m'as dit, Frank, toi, là, ça fait sept mois que t'es là-dedans. Tu m'as dit, t'as pensé, t'as viré ça bord en bord, tu sais tous les détails, tu sais où est-ce que tu t'en vas avec cette acquisition-là, où est-ce que la compagnie s'en va, les changements qui vont arriver. T'as vu le bigger picture, t'as connu le monde de chez Duda. Là, là... remets-toi dans les souliers des gens à qui tu vas annoncer ça, qui sont tes collègues, ta team. Eux autres, c'est comme si tu leur drop une bombe. Ils n'ont jamais entendu parler de ça. Eux, ils vont avoir des questionnements et des interrogations que toi, tu vas trouver futiles ou que tu vas trouver low stakes, mais que pour eux, c'est super important. Puis tu me donnes des exemples, c'est comme, OK, bien là, la paie va-tu rentrer encore deux semaines ? Ou bien, les assurances, je vais-tu encore les avoir ? Je vais-tu pouvoir continuer d'utiliser tel logiciel sur mon poste ? Va-tu falloir que j'aille plus de meetings ? Va-tu falloir que je parle en anglais plus ? Tu sais, tous, tous, tous des trucs que j'étais comme, Fuck, c'est vraiment, j'ai pas pensé à ça pantoute. Puis, comme de fait, après qu'on l'a annoncé, c'est toutes des questions qui ont sorti. Mais d'avoir eu le brief, pour moi, de toi avant, ça faisait que j'étais pas, j'étais plus empathique, j'étais plus ouvert à ces affaires-là, puis j'étais pas comme, Hey, je me rappelle avant de l'annoncer, j'étais comme... Hey, Chris M., le logiciel qu'on va utiliser, je viens de négocier l'idée de la U-Shift pendant sept mois et de manquer de faire un burn-out, je m'en crie si tu... C'est vrai,
Émilie Carignan: c'est ta perspective,
François Lanthier Nadeau: mais pas pour les autres. Non, moi, ça a été vraiment des leçons qui venaient de toi et je pense aussi qui venaient en partie un peu de cette personne-là qu'on a en commun, qui est Claudia Marcotte, qui a travaillé avec toi dans le temps chez Kronos. Tu te rappelles, moi, je l'avais juste carrément embauchée. Elle est psychologue organisationnelle, coach, elle a beaucoup d'expérience en affaires. On avait pratiqué le pitch de comment tu annonces une acquisition à tes employés. J'ai le goût de te poser la question. qu'est-ce que tu penses que j'ai pas fait bien ou que j'ai fait de façon pas optimale ? Moi, dans l'annonce ou dans comme ça, moi, j'ai des trucs à dire par rapport à ça, mais je serais curieux de voir ta perception.
Émilie Carignan: Bien, honnêtement, tu sais, d'emblée, tu sais, tu as une note de 90 Tu sais, c'est pas... Ça n'a pas été... Ça n'a pas mal été, c'est ce que je veux dire. Mais tout ce que je peux voir comme amélioration et de choses que, tu sais, si quelqu'un pense, en ce moment, on est du coup temps de faire une annonce. C'est de ne pas faire des promesses. Ça, c'est un « sleepery slope » , puis c'est facile de vouloir en faire. Tu crois pour vrai que ça va se passer. Tu es de bonne foi, mais les gens sont stressés, puis là, ils vont mordre sur cette information-là, puis ils ne vont pas déboîter de là, puis si ça n'arrive pas, bien, c'est comme... Ça apporte une frustration qui ne devrait pas exister. Donc ça, on va essayer de faire des promesses.
François Lanthier Nadeau: Moi, je m'en fous d'être transparent. Mais moi, c'était plutôt au niveau, je pense, de la globalité de la nouvelle compagnie qui nous achetait. Il y avait des bureaux cools au Colorado, au Brésil, en Israël. Moi, j'avais eu des discussions un peu informelles avec le CEO et le CTO de Duda. Oui, oui, on essaiera d'organiser des voyages, puis que les équipes se rencontrent, tout ça, mais il n'y avait pas de promesses ou de logistique de caner. Puis moi, dans l'annonce, tu sais, je voulais, j'avais tellement peur que le monde réagisse mal, que ça, tu sais, j'ai comme saucé ça, puis j'étais comme, tu sais, genre, on a tout ça à cette heure, on va pouvoir aller voir ce monde-là, ce monde-là va venir nous voir, on va faire des voyages, tout ça, tout ça. Puis dans le moment, tu sais, comme tu dis, tu le penses, tu le crois, mais après ça, genre, six mois plus tard, il y a des réalités budgétaires, il y a des réalités logistiques. Puis là, finalement, ce n'est pas moi qui cale les shots. Je pense que ça a créé l'irritation, surtout quand on a juste pu aller six personnes en Israël versus tout le reste de la team. Là, il y avait du monde qui était comme, Frank, tu avais parlé du fait qu'on ferait des voyages. C'est juste la moitié de la team. Puis là, c'est genre ça. OK, mais les autres, allez au Airbnb à Québec parce qu'on se sent mal. Ça, grosse leçon pour moi d'essayer under-promise, over-deliver
Émilie Carignan: Merci. Puis, si j'ai un autre point constructif à dire, bien, ça, c'est plus par après qu'on peut le voir. Honnêtement, je pense que quand tu es dedans, ce n'est peut-être pas la chose la plus facile à faire, mais pour avoir vécu les deux acquisitions, je pense que l'intégration des équipes, plutôt que tard, est bénéfique. Donc, essayer d'harmoniser les façons de faire, les équipes, que le monde se parle, qui est qui, qui fait quoi, comment est-ce qu'on se... de faire pour qu'on ait un plan global de comment les employés s'emboîtent dans cette structure-là et comment on avance tout le monde ensemble et comment on travaille, qu'est-ce qui va arriver. Donc, faire l'amirage plus rapidement entre les deux. Je pense que de ce que j'ai vu de mon humble expérience avec deux acquisitions, ça aide vraiment beaucoup les équipes. Puis, chez Kronos et Kissoff, j'ai fait l'amirage. marketing vraiment plus rapidement que d'autres départements, juste parce que c'était moi qui le gênais, fait que c'était comme facile. Puis les autres avaient plus de bloquants, donc c'était plus difficile, mais on a vu en moins d'un an, c'était une équipe unie, puis on travaillait fort, puis on a vu beaucoup de différences avec d'autres départements qui, eux, avaient de la difficulté. Fait que je conseillerais vraiment que le merger, en dehors des dollars, se fasse le plus rapidement possible.
François Lanthier Nadeau: Nous, ce qui a été vraiment tough à ce niveau-là, qui a été un challenge, c'est qu'on voulait garder, et on a gardé, Snipcard le produit en vie, premièrement,
Participant 3: mais comme indépendant.
François Lanthier Nadeau: Puis au départ, on voulait continuer d'investir même plus dedans. Fait qu'il y avait cette espèce de dynamique-là de Ah oui, on s'est fait acheter, mais en même temps, on continue de travailler sur notre projet de façon indépendante. Ah, sauf que la moitié du monde vont travailler avec Duda. Fait que là, il y en a qui s'intègrent comme naturellement avec Duda, d'autres non. Fait que ça, moi, je trouve que on l'a vraiment échappé là-dessus. Mais, ouais, je pense que toutes les acquisitions doivent être différentes, mais ton conseil, pris de façon générique, vraiment, vraiment un bon conseil. Parce que c'est aussi que quand tu es une... Nous, on est une petite business, on était genre huit, je pense, quand on s'est fait acheter. On a plus que doublé après, mais quand tu es huit personnes qui se connaissent, qui se parlent à tous les jours, presque. Là, tu arrives dans une compagnie, disons, de 200 cueks, qui était quand on est rentré. Tu sais, là, il y a une hiérarchie. Il y a comme des processus. C'est ça. Il faut que tu te fasses accueillir là-dedans d'une manière où tu apprennes ça.
Participant 3: Exact.
François Lanthier Nadeau: Puis ça, ça fait partie de, comme tu disais plus tôt dans le pod, genre, des fois, le monde n'a pas assez de plans ou pas de plans pour l'après. Puis ça, aucun plan. Exact. Donc, oui. Non, c'est vraiment du bon feedback constructif. Puis j'espère que ça peut aider du monde qui va peut-être passer à travers ça aussi. Donc, on a travaillé ensemble combien de temps ? Un peu plus qu'un an. Oui,
Émilie Carignan: un an et demi facile.
François Lanthier Nadeau: Puis, on a arrêté de travailler ensemble dans un moment assez tough. Après avoir plus que doublé notre équipe, on s'est comme fait frapper par l'espèce de vent, le vent de lay-off, le vent de mise à pied qu'il y a eu en technologie parce que... La croissance des technologies ralentissait. Les investisseurs étaient plus frileux. Les taux d'intérêt étaient plus élevés. Puis là, tu avais des compagnies qui avaient peur, puis qui voulaient réagir de toute façon, protéger leur cash flow, puis réduire leur burn rate, toutes ces belles affaires-là. Fait que, grosso modo, toi, tu t'étais donné pendant un an après, je ne sais pas exactement le nombre de mois, après l'acquisition, tu t'étais vraiment donné. Tu m'avais aidé à plein de niveaux. Tu avais... jouer différents rôles juste parce que tu es comme check, Frank Ce n'est pas ça à 100% que je veux faire dans ma carrière, mais là, on est en transition. Tu as besoin d'aide, je vais patcher ce que j'ai besoin de patcher. Puis, on avait commencé les deux à designer un petit peu OK, mais c'est quoi qu'Emily va faire pour briller chez Duda dans le futur ? Parce que, premièrement, tu avais de l'expérience en plus grande entreprise, tu avais l'ambition d'avoir des postes plus critiques dans l'entreprise qui nous avait acheté. Puis, ce moment-là où on était en train de designer ça, Et t'arrivais avec le moment où, OK, il faut qu'on envoie des gens. Donc, il y avait comme juste moins d'ouverture puis de place à faire cette transition-là. Fait que finalement, c'est le moment où t'es parti. Puis ça a été, pour moi, ça a été crève-cœur. Parce que j'avais l'impression de faillir une deuxième fois à ma promesse avec toi. Puis comme, je me rappelle, je veux dire, les deux, on est des émotifs. On braillait dans le bureau. Mais comment... Ça a-tu été comme... Ça a-tu été un choc qu'il a fallu que tu te remettes ? Comment t'es passée à travers ce bout-là parce que tu t'étais donnée en malade puis comme il y a juste eu pas de fit, tu sais ?
Émilie Carignan: Ouais. Ben, honnêtement, c'est pas facile. Je pense que n'importe qui qui va à travers un lay-off, tu sais, s'il dit qu'il a rien ressenti, je le crois pas.
Participant 5: Ouais, je sais ça.
Émilie Carignan: C'est normal que tu te remets en question. C'est quoi ma valeur ? Est-ce que j'ai vraiment... tout donner ce que je pouvais. Parce que c'est dur. C'est comme n'importe quelle horreur. C'est le fit qui n'est pas là, mais tu te donnes vraiment. On dirait que tu dis, Ah, mais si j'avais poussé un peu plus là, ça aurait fonctionné. C'est le côté perfectionniste aussi qui parle, c'est normal. Donc oui, je ne l'ai pas eu facile dans le sens où moi aussi, je voulais continuer avec vous. Je suis une personne ambitieuse. Je voulais vraiment performer dans l'entreprise. Et au début, je me suis dit Ok, il faut que je me retourne d'abord le plus vite possible. C'est comme si je ne voulais pas croire que c'était ça ma situation. Et l'élément déclencheur, c'est que j'ai eu la pire entrevue de toute ma vie, peut-être comme deux ou trois semaines après que ça soit arrivé. Sur papier, c'était une compagnie parfaite. Le fit était incroyable. Le salaire, le remote work, tout était parfait. Et je fais l'entrevue. Puis la personne me pose des questions, puis là, je réponds aux questions. On dit Non, non, non, ne me demande pas une histoire, là. Donne-moi juste des chiffres. OK. Bien, voici tel chiffre. Voici pourquoi ce chiffre est tel. Non, non, arrête, là. Juste chiffres. Puis là, elle continue. Je fais Mon Dieu, c'est quoi ça ? Puis là, à un moment donné, il se fâche, puis il dit Là, là, je m'en fous. Si tu inventes des chiffres, donne-moi des chiffres. Là, je suis comme Premièrement, ça aurait pu être un formulaire, cette entreprise-là, si tu veux juste des chiffres. Deuxièmement, je détestais la personnalité de la personne, ça marchait pas. Pas en tout petit jeu. Bref, ça m'a comme fait Ok, veux-tu vraiment retourner là, qu'est-ce qui se passe ? Et là, j'ai une ancienne collègue qui m'a pas au cas de dire Hey, j'ai deux, trois questions marketing, tu m'aides ? Sure thing. Ah pis là, il y a quelqu'un qui arrive, on a besoin d'un plan parce que là, on a un intern qui arrive en marketing, on a personne pis on sait pas quoi faire. Je vais te faire ça rapido sur le coin d'une table. Mais finalement, sur le coin d'une table, ça m'a pris deux semaines, j'étais full dedans. J'ai vraiment aimé ça. Puis... Puis après, le boss s'est fait, bien là, tu as fait un plan incroyable, on est vraiment content, viens-t'en en consultation, puis on va regarder ça. Puis je me suis dit, bien c'est, mon Dieu, moi je faisais ça pour le fun, puis là je peux faire ça pour le fun, pour comme ma job, c'est incroyable. Puis là, ça s'est fait un peu en chaîne d'événements comme ça, mais le début, après les off, j'ai trouvé ça très, très, très difficile.
François Lanthier Nadeau: Oui. Je me rappelle, j'ai check-up de temps en temps. Pour moi, l'affaire que j'aimais le plus avec Snipcard, c'est... Oui, oui, je trouvais notre produit cool, notre business cool, mais comme c'était les relations que je développais, mon équipe, mon monde. C'était important pour moi de ne pas perdre ça avec les gens avec qui j'avais un excellent fit et tu en faisais partie. Moi, j'ai trouvé ça malade comment tu as décidé de te revirer de bord. Je trouve aussi qu'une leçon pour le monde, peut-être qu'il écoute, c'est... On est fort de son réseau. Je le dis souvent et je le répète. Vois-tu de façon organique, comme tu voulais aider quelqu'un, amener de la valeur, boom, opportunité, boom, d'autres clients. Vraiment, c'est quelque chose à cultiver et à respecter son réseau. J'ai envie qu'on finisse un petit peu avec certains highlights de travailler ensemble parce que les deux, on a une bonne personnalité, quand même un caractère. un peu d'égo.
Émilie Carignan: Un peu d'émotion aussi.
François Lanthier Nadeau: Beaucoup d'émotion, oui. Fait que je me rappelle, quand on a commencé à travailler ensemble, moi, le côté marketing, ça a toujours été mon bébé chez Snipcard. Je suis une personne qui est à l'aise quand j'ai le contrôle puis quand je perds le contrôle, j'angoisse un peu. Fait que c'est toujours difficile à laisser aller. Puis au début, je ne me rappelle plus quel mandat je t'avais dit Hey, tu peux-tu te cranker ça, M ? Puis t'es comme Ouais, pas de trouble. Puis rapidement, tu envoyais des courriels puis tu parlais à du monde dans l'industrie puis tu te lèves still. Je me rappelle, je lisais des courriels, je me disais Ah, telle phrase, c'est pas vraiment à moi, c'est à moi si c'est vrai, ou j'aurais aimé ça le formuler différemment, ou whatever. Là, je t'envoyais des murs de feedback sur Ok, quand tu écris à tel genre de fournisseur, c'est important de dire ça, ou non, non, non. Je me rappelle, tu avais snappé et tu avais dit Ah, esti, là, c'est pas vrai, ça fait une semaine que je suis là, c'est pas vrai que tu vas relire tous mes courriels, puis comme, tu sais, il va falloir que tu me fasses confiance, puis non, non, non, non. J'avais fait Ouh, ok, ouais, je pourrais pas. La manière d'approcher le feedback constructif avec cette personne-là va être...
Participant 3: Ça va être différent.
François Lanthier Nadeau: Ça va être différent, oui. Ça, c'est le cas que j'ai appris aussi, que le monde ne veut pas du feedback de la même manière. Il faut que ça tape au monde, genre. Puis, on s'était comme pogné un peu, tu sais. Mais ce qui était malade avec toi, c'est que quand on avait de la friction, soit un ou l'autre, on retournait vers l'autre, puis on disait, hé, on débriefe, là. Débriefe, calme, genre.
Émilie Carignan: Puis ça prenait pas des mois qu'on fasse ça, là, tu sais. Parce que les deux... On l'explique un peu, puis après, on répare. Les deux, on n'est pas capables. On est des compétitifs, mais non. Exact,
François Lanthier Nadeau: exact. Ma mère puis moi, mettons, même affaire. Mais, fait que... Je voulais pas faire une association entre toi puis ma mère, là. Mais... Non, fait que ça, je me rappelle, quand tu m'as dit que tu voulais parler de cette musique, ce courriel, j'étais comme... Non, une affaire que je voulais compter aussi, c'était... T'avais basically, au début, moi et Ludo dans l'équipe marketing que tu pouvais interagir avec. T'avais organisé un peu une activité d'apprendre à se connaître, de s'enligner sur la suite, pour tisser des liens. C'était rempli de bonnes intentions. T'avais mis de l'énergie là-dedans. T'étais arrivé au meeting excité. Ludo, qui est assez stoïque et pas trop expressif, moi qui ai... comme un jour sur deux, la tête dans le cul. Puis là, c'était peut-être une journée de même. C'était arrivé. Puis là, c'était quoi déjà ? C'était comme un brainstorm ?
Émilie Carignan: Je ne me souviens plus exactement, mais c'était ça. Un des éléments, c'était un brainstorm. Fait que là, j'avais fait comme des quiz puis des jeux avant pour qu'on puisse relaxer le cerveau avant de pousser. Hé, mon Dieu, ça a tombé à plat, là !
François Lanthier Nadeau: Oh, mon Dieu, je me sentais plein de mal.
Émilie Carignan: J'étais inquiète, là. J'étais là, oh, mon Dieu, qu'est-ce qui se passe ? Ah,
François Lanthier Nadeau: man. C'était... C'était très drôle. Je me rappelle me sentir viscéralement mal parce que je vois l'effort et l'énergie mis là-dedans. Je vois le résultat du côté de moi et du dos. Je me disais Oh, merde ! Je ne comprenais rien.
Émilie Carignan: Je me disais Oh, mon Dieu ! Ça y est ! Il me trouve que je suis la fofolle.
François Lanthier Nadeau: Il m'a fait des barres. C'était au début. C'était quelque chose qu'on a facilement pu rire. Il y a une affaire aussi que j'ai... Ça a peut-être été un moment plus tough, mais au niveau du feedback constructif, une chose que j'ai appris de toi, c'est que quand c'était tes... on faisait des monthly ou des trimestres, on faisait définitivement des yearly. Quand c'était le temps de s'asseoir ensemble pour faire l'évaluation de performance chez Snipcard avant d'être acheté par Duda puis même au début, après, on demandait tout le temps à la personne de donner du feedback à son manager. Fait que moi, mettons, tu avais du feedback à me donner autant que j'avais à te donner pour ton yearly, mettons. Puis je me rappelle, tu m'avais dit, tu sais, Frank, souvent, tu vas arriver à Job, puis il y a des journées où que... Tout le monde le sait que t'es pas dans un bon mood, mettons. Pis c'est pas, t'sais, c'est comme pas de ta faute, genre, t'as tes émotions dans la face, t'es très transparent, mais ce qu'il faut que tu comprennes, c'est que dans ces journées-là, quelqu'un qui te connaît pas ou qui t'a pas comme apprivoisé va avoir de la misère peut-être à aller te parler ou à te dire ce qu'elle a besoin de te dire à ce moment-là. Fait que c'est correct que tu vives ces émotions-là, mais regarde-les dans ton rôle, t'sais, de gestionnaire pis de leader, pis essaie que... ils nuisent pas justement au flot de communication. Ça m'a vraiment fait chier de me faire dire ça au début, parce que je sais que c'est vrai, ça a toujours été un peu ça dans ma vie en général, mais après, ça m'avait forcé à me faire un petit framework dans ma tête de genre, même si t'as la tête dans le cul, t'essayes d'être ouvert, tu réponds, tu te forces, tu dis bonjour au monde, t'essayes de montrer de l'ouverture pour que les gens viennent te parler et te communiquent ce qu'ils vont te communiquer. Fait que c'est ça. Puis tu sais, il n'y a pas tant de monde qui avait les guts de juste me le dire straight up, ça. C'est ça que j'avais vraiment apprécié ce côté-là.
Émilie Carignan: Non, c'est sûr qu'avec moi, tu vas avoir la vérité. Toujours. Je vais essayer de le faire pas trop cru, mais toujours là.
François Lanthier Nadeau: Puis une affaire qui était cool avec toi aussi, c'est que vu que tu es performante puis perfectionniste un petit peu, tu sais, j'arrivais à te donner ce feedback puis comme la majorité du stock, tu le savais. C'était comme... Ça, ça me gosse. Mon niveau technique en programmation et compréhension de la programmation, comme je veux l'améliorer, ça me fait chier que ça ne soit pas élevé. Le feedback passe pas mal mieux quand la personne s'auto-évalue déjà. Sinon, pour la finale de petit moment throwback que je voulais faire, c'est quand tu as pris le mandat de... Parce que t'es toute... On avait une partie de la team qui était à Montréal et qui venait de temps en temps à Québec.
Émilie Carignan: Oui, dont moi. Dont toi,
François Lanthier Nadeau: oui. Fait que là, t'arrivais, pis t'étais comme tout le temps, Jesus, genre, le bureau, il est drabe, genre, tu sais, il y a pas de vie, il y a pas de couleur, tout ça. Pis t'étais comme, Check him, là. Genre, ça me tente pas pantoute de faire ça, fait que fais-le, toi, genre, je te... Vas-y, genre, fais ce que tu veux. T'avais dit, All right, all right, j'ai trouvé une affaire qui s'appelle Folia Picdesign. C'est excellent, parce qu'ils font tout écho, le 1-10 à Folia. C'est fait proposer des designs de plantes, d'amalgames, de verdures, tout ça. Il y avait un élément dans tous ces trucs-là qui était des bandes de gazon au mur. Il y avait vraiment des nice photos.
Émilie Carignan: De la mousse, je ne sais pas comment ils appellent ça, mais préservée.
François Lanthier Nadeau: Exact, exact. Puis là, tu es comme, wow, ça donne tellement un bon feeling. L'affaire, c'est qu'au bureau de Snipcard tu avais comme trois colonnes qui sortaient un peu du mur du fond qui n'étaient pas full. En tout cas, c'était comme... Puis là, eux sont arrivés et ont décidé d'installer la mousse-là. Sauf que la version de vieux, pisse de gazon...
Émilie Carignan: Puis ça sent tellement mauvais !
François Lanthier Nadeau: Ça sentait le chien mouillé. Fait que là, ils ont installé ça. Dom, il travaillait à côté, un programmeur, puis il tentait ça, puis il disait, Hey, man, ça sent vraiment la mousse, ça sent le chien mouillé. Fait que là, en tout cas, grosso modo, on a pris des photos, on a pris des vidéos, on a... troller Émilie avec le gazon qu'elle avait fait de poser sur le mur. Puis là, toi étant qui que tu es, on verrait de bord, envoyer un courriel à Paulia. Hey, là, ça n'est pas acceptable. C'est ça. Mais on a eu des genres de vieilles bandes de gazon sur le mur pendant une couple de jours qui sentaient le chien bouillir.
Émilie Carignan: C'était dégueulasse, puis c'était tellement beau que quand quelqu'un bougeait sa chaise, il y avait du petit gazon qui tombait.
François Lanthier Nadeau: Mais je suis en train d'être quand même à folia parce qu'à part de ça, toutes les plantes qui te mettent en location, le service de venir les arroser, c'est vraiment, vraiment cool. Mais oui, ça, ça en est à la fin. M, j'ai le goût qu'on termine. On est à la fin. Je demande aux guests d'avoir des sick pics. C'est juste des choix de trucs qui te font triper. Ça n'a pas besoin d'avoir un rapport avec la tech ou les SaaS. Aujourd'hui, je n'en ai malheureusement pas parce que je me rends compte que d'en avoir deux, trois à chaque show, ça devient... il faut que je sick-pique pas mal. Fait que je te laisse y aller avec les tiens, puis go.
Émilie Carignan: Donc, mon premier, c'est Picdesign. C'est une compagnie qui fait des sacs ou même des trucs pour les caméras, puis des trucs pour les téléphones. Mais moi, j'ai voyagé avec un backpack de Picdesign en Europe pour trois mois, puis c'est tout ce que j'avais. C'est mon sac préféré, puis je trouve ça bizarre d'avoir un sac préféré. Je ne savais pas que c'était un thing. Mais le design est incroyable, c'est ergonomique, c'est confortable, c'est beau, ça fait tout ce que je veux dans la vie. Peak Picdesign à connaître.
François Lanthier Nadeau: Parfait.
Émilie Carignan: Sinon, je suis en train de lire Good to Great de Jim Collins. Excellent, excellent livre, même si ça date de 2001. C'est tout à fait d'actualité. Donc, comment une bonne compagnie peut devenir une compagnie incroyable avec une petite recette à suivre, mais c'est vraiment bien écrit. C'est entertaining et éducatif. Donc, grosse recommandation. Et pour terminer sur une note sucrée, Bernie baigne à Montréal, les meilleurs baignes du Québec, j'ai envie de dire. J'ai envie d'essayer du Québec. Si quelqu'un veut me challenger, dans les commentaires, allez-y, mais Bernie baigne, ça y va.
François Lanthier Nadeau: T'as dit ça, c'est Beko à Québec ?
Émilie Carignan: Je pense pas.
François Lanthier Nadeau: OK. Prochaine fois que j'irai à Montréal, on y va, c'est sûr. C'est
Émilie Carignan: 100%. 100%, ouais. M,
François Lanthier Nadeau: écoute. Je veux te dire merci fois mille d'avoir pris de ton précieux temps et de venir parler sur le pod. Je suis trop stoked qu'on soit encore amis et qu'on puisse encore échanger de même. J'ai hâte de te voir en vrai.
Émilie Carignan: Merci vraiment beaucoup pour l'invitation. C'était super le fun. On se revoit bientôt.
François Lanthier Nadeau: Où est-ce qu'on peut te trouver, M ? Ton site perso, LinkedIn ?
Émilie Carignan: LinkedIn, Émilie Carignan. C'est très simple. Mon site perso, c'est The Letter M. La lettre M, mais comme... Je ne sais pas dire en anglais. Je peux dire M. Letter M.com. C'est ça, exactement.
François Lanthier Nadeau: Parfait, on va le mettre dans les show notes aussi. All right, M.
Émilie Carignan: Bonne journée. Bonne journée, bye-bye. Bonne journée.